lundi 9 décembre 2013

outside #8






je voudrais savoir pourquoi c'est douloureux la beauté. pourquoi devant la nature brute il y a cet étirement du coeur, qui enfle qui enfle. et qui coupe le souffle.
pourquoi la lumière du soleil qui se couche ça me brume les yeux.
j'ai l'impression d'être un scanner qui scrute tout ce qu'il a autour de lui. les gestes des gens dans la rue, le raie de lumière sur la porte, la ligne de l'immeuble en face, les mouvements dans le café et les bruit des tasses à café qui s'empilent au dessus de la machine, à peine sorties du gros lave vaisselle.
je scrute, et la plupart du temps, je suis frustrée. frustrée de ne pas pouvoir happer le beau que je viens de percevoir dans l'ordinaire. tous ces projets qui viennent faire la queue dans ma tête en attendant leur tour. pas du tout disciplinés, qui tentent avec filouterie de doubler ceux qui étaient là les premiers. tout le beau que je laisse filer!
parfois je voudrais juste débrancher...

3 commentaires:

B comme Bob a dit…

Je n'ai jamais trouvé la touche off non plus, mais déjà quand on arrive à se mettre en veille c'est une pause salutaire ;) !
Moi j'aime que tu sois un scanner, parce que ce que tu nous renvoies me plaît, beaucoup ...

belliflora a dit…

C'est le principe de l'esprit d'artiste, je crois...
Un musicien a des mélodies en tête toute la journée, un peintre voit les associations de couleurs, les jeux de lumières, comme le photographe ! C'est d'une grande richesse, ce monde intérieur. A préserver précieusement...
(si besoin de débrancher: regarder la télé, faire du ménage...;-) quoi que...)

belliflora a dit…

et oui douleur et beauté se confondent, ce n'est pas pour rien qu'on dit beau à pleurer...
tes mots me touchent tout autant que tes images, continue de nous les proposer à la méditation.
bises