dimanche 15 décembre 2013

inside #9 paris


dans l'atelier du peintre françois-édouard finet, à parler trois heures de la vie, de l'art, de l'art imbriqué dans la vie, des mouvements tortueux de l'inspiration et de la liberté.
dans une brasserie, sur une merveilleuse banquette en velours ras d'un bleu gris très gustavien. à juste regarder les gens autour. qui ne voient pas que je les regarde. et me permettent donc par leur indifférence à l'environnement de les dévisager à loisir.


je me suis nourrie de l'échange de paroles. je me suis aussi nourrie des photos d'éric antoine à la galerie laurence esnol. les prises de vue sont d'une beauté brute à couper le souffle. pas de simagrées ni de falbalas. des portraits dans la nature, des mises en scène si épurées qu'elles ne semblent pas artificielles, des natures mortes pleine de vie, et cette robe blanche posée sur une chaise… cette robe si lumineuse que je pleurais, debout devant l'oeuvre, les pieds sur le sol de la galerie, droite comme un i. s'il y a une oeuvre que je voudrais chez moi, c'est celle-ci. cette robe ancienne blanche déposée sur une chaise, empreinte d'une féminité si dépouillée qu'elle vous explose un peu à la tête.

on ne sait pas quand on va être saisi. c'est mystérieux cette réaction. il y a ce qui vous laisse froid. c'est parfois beau, mais techniquement beau. et puis parfois, c'est simple, et ce modeste, ce petit, sans faire de bruit, vient vous envelopper. dehors c'est la course de noël, les gens se pressent sur les trottoirs, s'engouffrent dans les boutiques, ressortent les bras chargés et reprennent leur quête. à l'intérieur, l'âme silencieuse se met en mouvement et bouscule.

un film très intéressant sur la technique d'éric antoine, l'ambrotype, ici

1 commentaire:

belliflora a dit…

ouah, merci Estelle pour cette découverte ! Le photographe, la technique.
Et je suis heureuse que tu aies fait ces rencontres, elles semblent te nourrir en profondeur.