je me souviens d'être partie enfant en vacances avec des amis de mes parents et leurs enfants. un séjour dans une ferme, en normandie. je me souviens de balades après le dîner sur des chemins de terre, et de l'odeur des vaches. j'aime particulièrement l'odeur du fumier...
je me souviens d'autres été, dans le loir-et-cher, d'être allée chercher le lait à la ferme d'à côté avec la dame qui nous gardait ma soeur et moi. et des dîners le soir tard dans la cour de la ferme quand les hommes rentraient de la moisson. de notre petit lapin adoptif à chacune. et des caches-caches dans les champs de maïs.
j'ai pris la voiture cet après-midi pour aller me perdre dans la campagne. je ne savais pas où j'allais. mais j'étais heureuse d'y aller. je n'aurais pas fait ça avant. avant mon mal-être des derniers mois. avant j'avais peur. peur de me perdre. peur de croiser des gens. de croiser un chien errant. peur de paniquer seule. je crois que la nature de l'Ecosse, si puissante, si omniprésente, a commencé à me guérir d'une angoisse de sombrer, de me liquéfier, de disparaître.
sur le bord de cette petite rivière, je me suis laissée emporter par les reflets des grands arbres dans l'eau. j'ai accepté de mettre un pied de l'autre côté du miroir. à chacun de mes pas des grenouilles sautaient. il faisait très chaud. et j'étais bien.